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La dyspraxie

dysgraphie

Ce mal fantôme!

A 7 ans, votre enfant a de la peine à s'habiller et il ne sait toujours pas faire du vélo? Votre bambin souffre peut-être de dyspraxie, un trouble développemental qui affecte la motricité et la réalisation d'actions. Corinne Masson Friedli, présidente de l'association DYSPRA'QUOI, organisation qui vient en aide aux enfants dyspraxiques ainsi qu'à leur famille et ergothérapeute en pédiatrie, nous en dit plus sur ce trouble méconnu.

Quelles sont les principales caractéristiques de la dyspraxie?
Un enfant dyspraxique connaît des problèmes de coordination et de planification des mouvements. Petit déjà, il ne parviendra pas à lacer ses chaussures et à se servir d'un couteau ainsi que d'une fourchette. Plus tard à l'école, il souffrira de difficultés au niveau de l'écriture et aura de la peine à organiser son travail scolaire. A noter que les élèves atteints par ce trouble présentent un Quotient Intellectuel (QI) dans la moyenne. Ils sont donc aussi intelligents que les autres!

Comment détecte-t-on un tel trouble?
Souvent, l'alerte vient des parents qui se rendent compte que quelque chose «cloche» chez leur bambin sans savoir quoi. Un neuropédiatre peut alors poser le diagnostic et mettre des mots sur les maux dont souffre l'enfant.

Combien d'élèves sont concernés par cette pathologie? Et quelle est son origine?
Environ 6%, ce qui représente tout de même environ un écolier par classe. Au niveau des causes, nous savons que la dyspraxie résulte d'une atteinte neurologique. Mais, si la composante génétique du trouble a été prouvée, il existe d'autres facteurs explicatifs à prendre en considération au niveau de l'origine de la maladie mais ils sont encore peu définis. L'environnement dans lequel l'enfant évolue joue aussi un rôle. Ainsi suivant le niveau d'exigences des parents ou des enseignants en matière de tâches quotidiennes à effectuer (façon de se tenir à table, de se nourrir, lisibilité de l'écriture...), deux enfants présentant la même dyspraxie pourront être mis en échec ou pas.

Quelle aide apporter aux dyspraxiques?
L'ergothérapie qui rééduque le geste au sein d'une activité peut constituer un bon traitement. Il convient aussi d'informer les enseignants sur le trouble dont souffre son enfant. Ces derniers pourront alors mettre sur pied une pédagogie qui lui sera plus adaptée.

Justement quelle pédagogie adopter pour répondre au mieux aux besoins de ces enfants?
Il faut se rendre compte que les élèves dyspraxiques souffrant de trouble de l'écriture n'apprennent pas en écrivant mais en écoutant. Leur faire copier des listes de mots écrits sur un tableau noir leur est donc d'aucune utilité.

Il convient plutôt de mettre des points de repère dans les textes et sur les fiches car l'enfant dyspraxique a de la peine à se retrouver dans l'espace. Et avant d'effectuer une activité, il vaut la peine de bien répéter les différentes étapes qui la compose. Décortiquer l'action par le verbal permet à l'écolier dyspraxique de mieux mémoriser les différentes procédures à mettre en oeuvre pour aboutir au but final.
L'élève atteint par ce trouble présente aussi des problèmes de double tâche. Si une action à effectuer n'est pas bien automatisée, il ne pourra pas en effectuer une autre simultanément. Il faut donc aussi tenir compte de ce paramètre.

La dyspraxie demeure un trouble peu connu, comment l'expliquez-vous?
Il s'agit d'une atteinte encore rarement étudiée. En outre, il existe peu de consensus au niveau mondial sur ce qu'est réellement la définition de la dyspraxie. Enfin, il s'agit d'un handicap caché dans le sens où les enfants atteints de ce trouble ne présentent aucun symptôme très visible.

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