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Les moments propices à l'apprentissage

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La chronobiologie au service de la réussite scolaire

L'attention et la concentration dépendent non seulement de l'intérêt pour la tâche à effectuer mais aussi de la période de la journée voire celle de la semaine. Le rythme scolaire des enfants est, en effet, soumis à des facteurs temporels, ce qu'on appelle la chronobiologie (voir: encadré). Tour d'horizon des moments propices à l'apprentissage et ceux où il vaut mieux laisser livres et cahiers au vestiaire.

Matin: vigilance en dent de scie

Selon le psychophysiologiste Hubert Montagner, la concentration des élèves demeure très basse entre 8h30 et 9h30. Ces derniers souffrent d'une fatigue accrue en raison d'un manque de sommeil ou d'un réveil tardif qui induit un manque d'énergie. Une étude sur le sujet menée par le psychologue Koch nous apprend qu'à cette période du jour, 68% des 6-7 ans bâillent ou s'affalent sur la table.

En revanche, entre 9h30 et 11h, les enfants sont au top de leur forme. Ils sont très réceptifs aux informations reçues et demeurent très concentrés. Néanmoins, durant ce laps de temps, mieux vaut prévoir plusieurs pauses. En effet, différentes études psychologiques indiquent qu'après 20 minutes d'apprentissage, l'attention s'émousse. A noter qu'entre 10h30 et 11h, l'élève a tendance à bouger plus, signe qu'il atteint ses limites en matière de concentration.

Sur le temps de midi, soit entre 12h et 13h30, on constate un affaiblissement important de la vigilance en raison d'une sécrétion accrue de mélatonine, l'hormone dite du sommeil. Selon une étude réalisée par Hubert Montagner, 80% des 3 à 12 ans entrent en léthargie en début d'après-midi. Cette fatigue passagère s'exerce indépendamment de la quantité et de la qualité des aliments ingérés lors du dîner.

Milieu et fin d'après-midi au top

De 13h30 à 15h, les capacités cognitives déclinent. Ce moment correspond à la période après dîner. Les enfants sont donc moins réceptifs à l'apprentissage en raison du processus digestif qui se met en place et qui exige un grand investissement en énergie.

Dès 15h et jusqu'à 17h, on constate une augmentation des performances intellectuelles. Cette période est donc propice à l'apprentissage.

Selon une étude menée par les chronobiologistes Yvan Touitou et Erhard Haus, la période entre 17h et 20h se prête bien à l'exercice physique. Le métabolisme atteint alors son rythme de croisière. La force musculaire demeure à son apogée et la coordination sensori-motrice se trouve au zénith.

Effroyables lundis

Au niveau hebdomadaire, le lundi matin est tout sauf indiqué pour pratiquer des activités exigeant une attention élevée. En raison du changement de rythme induit par le week-end, les élèves sont plus fatigués et donc moins réceptifs.

Le mardi et le jeudi sont des jours plus favorables à l'apprentissage. Une réserve s'impose, cependant, pour le jeudi matin car il suit le mercredi après-midi de congé, ce qui peut induire un changement de rythme pour l'enfant.

Le vendredi peut s'avérer favorable au travail scolaire ou... pas! Tout dépend de l'âge de l'enfant. Si les 6-10 ans auront de la peine à se concentrer en raison de la fatigue accumulée la semaine, les plus grands seront moins touchés par l'épuisement.

Quant au week-end - à condition de respecter plus au moins les mêmes horaires de coucher que durant la semaine - il demeure un moment propice à l'apprentissage. Le fait de faire des grasses matinées semble même accentuer le phénomène, l'enfant étant plus reposé.


Les rythmes biologiques

L'étude des rythmes biologiques ou la chronobiologie s'est développée dans les années cinquante sous l'impulsion des biologistes Franz Halberg et Jurgen Aschoff. La notion renvoie aux phénomènes corporels qui se reproduisent régulièrement dans le temps. Cette dernière distingue trois types de rythmes différents. Le premier, le cycle circadien, fait référence aux manifestations biologiques qui se reproduisent chaque 24 heures environ comme, par exemple, l'alternance veille sommeil. En second lieu, on retrouve le rythme rapide ou ultradien comme par exemple les battements de notre coeur et le rythme de notre respiration. Enfin, il existe un cycle infradien dont la période est plus étendue (le cycle ovarien par exemple)

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